du 28 avril au 10 mai 2020
Pièces de guerre
Eschyle
Le projet
Durée entre 40 et 55 minutes par pièce, soirée composée de deux pièces, intégrale le dimanche
- mardi, mercredi et vendredi à 20h
Pièces Prométhée Enchaîné, Les Suppliantes, Les Sept Contre Thèbes et Les perses
A la Mairie Annexe du 14e arrondissement :
12 Rue Pierre Castagnou 75014
Mardi 28 avril 2020 : Prométhée / Les suppliantes
Mercredi 29 avril 2020 : Les Sept contre Thèbes / Les Perses
Jeudi 30 avril 2020 : Prométhée / Les suppliantes
Au Centre d'Animation Marc Sangnier :
20 avenue Marc Sangnier 75014
Samedi 2 mai 2020 : Les sept contre Thèbes / Les Perses
Dimanche 3 mai 2020 : Intégrale (Prométhée / Les suppliantes / Les sept contre Thèbes / Les Perses)
Mardi 5 mai 2020 : Prométhée / Les suppliantes
Mercredi 6 mai 2020 : Les sept contre Thèbes / Les Perses
Vendredi 8 mai 2020 : Prométhée / Les suppliantes
Samedi 9 mai 2020 : Les sept contre Thèbes / Les Perses
Dimanche 10 mai 2020 : Intégrale (Prométhée / Les suppliantes / Les sept contre Thèbes / Les Perses)
Ce spectacle construit dans un objectif de décentralisation théâtrale poursuit son objectif premier d’aller partout partager le théâtre. Ainsi, nous ne le présenterons pas dans le Théâtre mais autour : au centre d’animation Marc Sangnier principalement et dans d’autres lieux du 14ème Arrondissement.
Collaboratrice artistique et costumes Pierre-André Weitz
Crédit Photo Christophe Raynaud de Lage et Sophie de Foucault
Coproduction Odéon Théâtre de l'Europe et Festival d'Avignon
Avec la participation des ATP d'Aix-en-Provence
Production déléguée La Jolie Pourpoise
Olivier Py
Olivier Py
Résumés
UN VIOLENT HOMMAGE À LA DOULEUR DE LA DÉFAITE
Le sujet des Perses était fait pour frapper les esprits athéniens : l’aîné des Tragiques y transporte son public au coeur du territoire ennemi. La scène est à Suse, devant le palais royal de Perse. La mère de Xerxès et le choeur des Fidèles attendent le retour du roi – qui ne peut être que triomphal, tant les forces grecques sont inférieures en nombre. Pourtant, un sombre pressentiment trouble la reine-mère... Eschyle ne s’est pas borné à imaginer les faits qu’il rapporte. Il a lui-même combattu les Perses à Salamine (480 av. J.-C.). Mais le poète du camp victorieux laisse ici la parole aux vaincus, dont la défaite devient ainsi un miroir de notre humanité commune. [...]
« Dieu, supplicié par les dieux » pour avoir aimé les hommes et condamné par Zeus, pour leur avoir offert les arts et le feu, Prométhée incarne la désobéissance, la remise en cause de l’ordre établi et le rempart face à la parole des puissants. Figure des plus citées et réinterprétées dans la littérature depuis Eschyle, il est cette pièce divine, mettant en scène le Titan face aux lieutenants Héphaïstos, Apollon, Io ou encore Hermès. Parce qu’elle est fondamentalement politique, elle offre, selon Olivier Py, une « leçon d’insurrection ».
L’HOSPITALITÉ COMME DEVOIR...
Dans Les Suppliantes, l’intrigue est d’un dépouillement tel qu’elle en devient presque archétypique. Un choeur de femmes, fuyant des noces auxquelles on veut les contraindre, vient demander asile et protection en terre d’Argos ; le roi du pays, après avoir hésité entre deux droits et deux intérêts – ceux de son peuple, ceux des suppliantes –, décide de leur accorder son soutien et se prépare à une guerre dès lors inévitable. La situation, sans autre ressort dramatique que les affres des malheureuses, suffit à évoquer des questions aussi essentielles que la violence faite aux femmes, l’exil et le malheur des réfugiés, l’accueil de l’étranger et l’hospitalité comme devoir.
DES MOTS QUI REFUSENT LE RÈGNE BRUTAL DES IMAGES...
Ou comment une société se raconte la guerre en images. Deux frères se disputent le trône de Thèbes. Ces deux frères se savent maudits : ce sont les fils d’Œdipe, souillé par son union incestueuse avec sa mère. Incapables de se partager l’héritage paternel, les deux frères iront jusqu’à s’entretuer… Etéocle refuse sa part du pouvoir à Polynice et le chasse. A la tête d’une armée étrangère, Polynice revient assiéger sa ville natale. Devant chacune de ses sept portes, il place un redoutable champion, aux armes faites pour semer la panique. Etéocle en écoute la description, et oppose à chaque récit d’épouvante les mots d’un homme qui refuse le règne brutal des images... Ce condensé de tragédie parle de lutte fratricide, des vertiges du pouvoir et de la peur, mais aussi de la capacité qu’ont certains hommes de soutenir la terreur du regard.