Les Bonnes racontent une expérience de l’enfermement. Tous les soirs Claire et Solange inventent des histoires, se fardent, s’habillent et jouent à être une autre pour échapper à la trivialité de leur quotidien. La théâtralité est ici un exutoire salvateur, une respiration dans cette atmosphère confinée et délétère.
Genet célèbre la puissance libératrice de l’imaginaire, de la poésie et du jeu. Madame, incarnation de la hiérarchie sociale et de l’ordre établi, devient une créature fantasmée, une surface de projection pour qu’éclate la révolte des deux sœurs. Elle n’a de réalité que dans le désir de subversion qu’elle fait naître chez Claire et Solange. Cette présence irréelle et fantasmée est incarnée par le comédien Yuming Hey, qui, à l’image du personnage, est doué d’un pouvoir de transformation à l’infini. Monter Les Bonnes aujourd’hui, après ces longs mois de confinement où nous avons tous fait l’expérience de l’enfermement, était nécessaire. Genet décortique ici le mécanisme qui conduit au repli sur soi, aux vérités alternatives et à l’exacerbation de la violence.
Texte Les Bonnes de Jean Genet © Éditions Gallimard
Lumières Renaud Lagier Création musicale Rebecca Meyer Assistants à la mise en scène Hélène Thil et Thibaut Madani Production Collectif Rêve Concret Coproduction Théâtre 14, Théâtre de Sartrouville et des Yvelines - CDN Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, Théâtre de l’Union - CDN de Limoges, Théâtre de la Manufacture - CDN Nancy Lorraine et CDN de Normandie-Rouen