Maîtres anciens
(comédie)
(comédie)
De Thomas Bernhard
Un projet de et avec Nicolas Bouchaud
Mise en scène Eric Didry
Collaboration artistique Véronique Timsit
Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris
Durée 1h30
5 au 23 décembre
Mardi, mercredi et vendredi à 20h
Jeudi à 19h
Samedi à 16h
Crédit photo Charles Paulicevich
« Ne pensez pas devoir penser. C'est une erreur. C'est contraire à l'intelligence que vous affichez. Pensez travail, vent, matin, pléthore, fruit, pieds écrasés, volume sonore, courant aérien, allée du peuplier… Mélangez tout. » Thomas Bernhard
Maîtres anciens se déroule intégralement au Musée des Arts Anciens de Vienne où le vieux Reger, critique musical, a donné rendez-vous à Atzbacher pour un motif qu’on ne découvrira qu'à la toute fin. Atzbacher est là en avance, et observe Reger à la dérobée. Puis il finit par le rejoindre et Reger se met à parler. Il ne ménage personne et s’en donne à cœur joie. C’est un joyeux massacre dont les victimes principales sont Stifter, Heidegger, Bruckner, Beethoven, Véronèse ou Le Greco, c’est-à-dire une partie du patrimoine culturel européen. « J’ai besoin d’un auditeur, d’une victime en quelque sorte pour ma logorrhée musicologique » dit Reger. Sous ses habits de critique musical, Reger est un acteur, un « funambule de la corde sensible », un « terroriste de l’art ». En grand satiriste, Bernhard, plus encore que dans ses autres romans, pousse à bout sa machine obsessionnelle et éruptive. Comme son sous-titre l’indique, Maîtres anciens est « une comédie ». Chez Bernhard, le rire est une vertu qui me ramène sensiblement au lien qui unit la littérature à l’air que nous respirons, au dehors, à l’oxygène. Le rire arrive comme un précipité chimique par un effet d’implosion.
L’ écriture n’habite nulle part – si ce n’est dans cette salle de musée semblable à une forêt Shakespearienne – elle est absolument de trop, dévoilant tout le « pour rien » de l’homme : sa perversion, sa dépense. Sous la forme d'un discours indirect, sans chapitre, sans retour à la ligne, sans même de point, le texte piétine, répète, ressasse et passe sans transition d'un sujet à un autre. Peu à peu la satire fait place à un roman familial dans lequel s’intercalent quelques pages arrachées d’un journal de deuil.
Ces Maîtres anciens ne sont pas seulement les grands artistes et philosophes de notre patrimoine culturel, ce sont aussi ceux de notre propre descendance, de notre patrimoine familial. Reger, au beau milieu de la salle du musée, clame sa haine des artistes et de la famille et en même temps l’impossibilité de vivre sans eux.
Ce que Bernhard interroge avec l’énergie d’un combattant, c’est la notion d’héritage. Et le défi qu’il nous lance, c’est de chercher une issue pour sortir du chemin tracé et balisé de notre histoire officielle. S’affranchir de la tradition, penser de manière critique en sapant ce qu’il y a de règles rigides et de convictions générales. Thomas Bernhard donne de la joie parce qu’il nous libère. C’est un grand destructeur mais comme tous les grands destructeurs, il est aussi un grand constructeur. Il fait droit à la protestation contre une souffrance radicalement inutile.
Nicolas Bouchaud Générique et mentions de production
Traduction française Gilberte Lambrichs
Publiée aux éditions Gallimard
Adaptation Véronique Timsit, Nicolas Bouchaud et Éric Didry
Collaboration artistique Véronique Timsit
Scénographie et costumes Élise Capdenat, Pia de Compiègne
Lumière Philippe Berthomé en collaboration avec Jean-Jacques Beaudouin Son Manuel Coursin
Voix Judith Henry
Régie générale, régie son Ronan Cahoreau-Gallier
Production Nicolas Roux
Production déléguée Théâtre Garonne Scène européenne, Toulouse Coproduction Festival d’Automne à Paris, Théâtre de la Bastille (Paris), Compagnie Italienne avec Orchestre (Paris), Bonlieu, Scène Nationale d’Annecy, Espace Malraux, Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie Avec le soutien de La Villette (Paris), du Nouveau Théâtre de Montreuil, CDN Remerciements Roman Signer et la Galerie Art : Concept, Anne De Queiroz L’Arche est agent théâtral du texte représenté
Le spectacle est créé au Quai Centre Dramatique National Angers
Pays-de la Loire le 7 novembre 2017
Publiée aux éditions Gallimard
Adaptation Véronique Timsit, Nicolas Bouchaud et Éric Didry
Collaboration artistique Véronique Timsit
Scénographie et costumes Élise Capdenat, Pia de Compiègne
Lumière Philippe Berthomé en collaboration avec Jean-Jacques Beaudouin Son Manuel Coursin
Voix Judith Henry
Régie générale, régie son Ronan Cahoreau-Gallier
Production Nicolas Roux
Production déléguée Théâtre Garonne Scène européenne, Toulouse Coproduction Festival d’Automne à Paris, Théâtre de la Bastille (Paris), Compagnie Italienne avec Orchestre (Paris), Bonlieu, Scène Nationale d’Annecy, Espace Malraux, Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie Avec le soutien de La Villette (Paris), du Nouveau Théâtre de Montreuil, CDN Remerciements Roman Signer et la Galerie Art : Concept, Anne De Queiroz L’Arche est agent théâtral du texte représenté
Le spectacle est créé au Quai Centre Dramatique National Angers
Pays-de la Loire le 7 novembre 2017
Autour du spectacle
RENCONTRE AVEC L’ÉQUIPE ARTISTIQUE LE 7 DÉCEMBRE À L'ISSUE DE LA REPRÉSENTATION
VISITE 3D : VISITE EN LIGNE DE LA GALERIE TITIEN
EN PARTENARIAT AVEC LE KUNST HISTORISCHE MUSEUM
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