
ÉDITO
Porter en soi la différence. Être homosexuel.le, racisé.e, femme, trans. Porter dans la composition même de son corps une identité que d’autres nomment « à part ». Ne pas pouvoir la cacher, la changer, la dissimuler. Être classé, malgré soi, du mauvais côté de la société. Être assigné à l’écart, à l’injustice, sans crime ni faute, sur la seule raison d’exister.
Et pourtant, nous vivons. Nous respirons, nous marchons, nous prenons la parole, et peut-être parfois nous tenons tête. Oui, nous sommes en vie. Vivre est-il criminel ?
Aujourd’hui, nos vies sont rassemblées sous un mot WOKE. Il englobe tout. Les luttes pour l’égalité, les voix dissidentes, les récits minoritaires, les refus de l’injustice. Ce mot, qui signifie éveil, qui pouvait être l’éveil à l’autre, à l’altérité, aux réalités du monde, est devenu une insulte, une attaque, une arme pour délégitimer, caricaturer, faire taire. Mais pourquoi ?
L’Art lui-même n’est-il pas éveil ? Il est le lieu de la singularité, de la complexité, de l’altérité. Les artistes interrogent le monde en racontant des vérités plurielles, des récits intimes et politiques, des histoires qui dérangent parfois mais élargissent toujours l’horizon. Les scènes sont traversées par les combats pour la liberté, l’égalité, la droit de chacun.e de se raconter. L’Art est- il donc WOKE par nature ?
Le Festival WOKE du Théâtre 14 n’est pas une provocation : c’est une déclaration d’amour. Une affirmation joyeuse et collective de notre droit à être et à raconter. Dans un monde qui se replie, nous choisissons l’ouverture. Là où d’autres agitent la peur, nous brandissons l’espoir. Là où certains voudraient dresser des murs, nous ouvrons les portes en grand.
Parce qu’il est urgent d’affirmer qu’il y a de la place pour tous et toutes. Que les identités multiples sont une force, pas un danger. Que l’Art peut et doit continuer à bousculer, interroger, émouvoir. Ce festival est un cri de ralliement : « Ça va bien se passer. » Non pas parce que tout est simple, mais parce que l’Art peut nous aider à vivre ensemble, à se poser les questions de ce qui nous différencie sans nous séparer, à questionner les mots qui nous font peur pour se retrouver.
Alors venez. Venez voir, entendre, ressentir. Venez partager cette utopie en actes où les différences ne sont pas des frontières mais des ponts. Parce qu’au Théâtre 14, nous croyons qu’un autre monde est possible – et qu’il est urgent de le construire ensemble.
Durée 1h
« Cette lecture est un espace de résonance. Un carrefour où se croisent des voix, des luttes, des éveils. À travers les mots de Frantz Fanon – penseur des blessures coloniales et de la reconstruction identitaire – jusqu’aux prises de parole incisives et radicales de Lexie sur Instagram, il s’agit d’amplifier des discours qui m’ont bouleversé et transformé.
Ce projet est né d’un désir : celui d’ouvrir un espace d’écoute où les voix marginalisées reprennent le pouvoir. À travers cette lecture, je veux donner corps à des paroles trop souvent éclipsées, questionner les systèmes d’oppression et célébrer les identités plurielles qui revendiquent leur place dans le monde.
"Who? Us" interroge : qui sommes-nous dans cette époque de fractures et de reconquêtes ? "Out People" affirme notre visibilité : être là, pleinement, sans compromis. "Kings & Queens" rend hommage aux souverain·es du quotidien, à celles et ceux qui, dans l’ombre ou sous les projecteurs, redéfinissent la dignité et la puissance. Enfin, "Entered our new era" annonce une transition : celle d’une génération éveillée, en marche, prête à imposer sa vérité.
Entre théorie politique et pop culture, je veux brouiller les frontières des registres et des légitimités. Parce qu’une parole, qu’elle vienne d’un traité philosophique ou d’une story Instagram, peut être tout aussi révolutionnaire. Ce collage de textes devient alors un geste d’appropriation collective : faire entendre, relayer, et pourquoi pas, éveiller d’autres consciences.
C’est un appel à l’écoute. Une invitation à entrer, ensemble, dans une nouvelle ère. » Yuming Hey
Durée 1h
Au départ une archive de famille retrouvée. À l’horizon l’île de North Sentinel dans le golfe du Bengale, territoire d’une tribu autochtone, les Sentinelles, dont la population actuelle est estimée à environ 50 à 200 personnes vivant sur l’île depuis environ 60 000 ans. Ils sont parmi les derniers humains à rester pratiquement isolés de la civilisation moderne et rejettent tout contact avec le monde extérieur. Coexistence de deux mondes irréconciliables. Quelle réalité contient l’autre ? Une « inquiétante étrangeté ».
Régisseur général Jean Huleu
Durée 1h05
Mais au fait, qu'est-ce qui fait pédé.e ? C'est la question que met en scène Lucien Fradin accompagné par la musicienne Mia Ottin et le vidéaste Pablo Albandea. Cette performance kaléidoscopique est un collage de matières textuelles, visuelles et sonores produites par des pédé.e.s, des gays et des bis pour parler des pédé·e·s et de leurs ami·e·s. Le thème est dans le titre, les initiales de Portraits Détaillés, ça fait pédé. Sur scène, les trois interprètes, habillés par Léonor Boyot Gellibert, dressent ainsi un portrait sensible d'une communauté protéiforme, ses enjeux sur les questions de genre et ses multiples désirs.
Production et administration Mylène Burban et Sarah Calvez
Production La Ponctuelle
Coproduction Culture Commune – Scène nationale (Loos-en-Gohelle), Le Vivat – Scène conventionnée d’intérêt national Art et création (Armentières), La scène Europe (Saint-Quentin)
Soutien Comédie de Béthune - Centre dramatique national, La Passerelle – Scène nationale (Saint-Brieuc), La Manekine – Scène intermédiaire des Hauts-de-France (Pont- Sainte-Maxence), Bain Public (Saint-Nazaire), Le Grand Bain (La Madelaine- sous-Montreuil) Aide à la création de la Région Hauts-de-France
Ce spectacle bénéficie du soutien de la Région Hauts-de-France, dans le cadre du dispositif Hauts-de-France en Avignon.
Mathilde est une artiste-autrice-compositrice-interprète à l’univers Pop détonant. En dépit des pressions normatives de l'industrie du disque, en rébellion contre une société avilissante, Mathilde persiste à défendre, dans ses textes, par sa voix, et dans ses actions activistes, la beauté et la nécessité du vrai, de l'émancipation, de l'amour, de la sororité et de la liberté.
C'est quoi être woke, l'art est-il woke ?
Le Théâtre 14 s'interroge et invite à sa table penseurs et penseuses, universitaires, journalistes, sociologues, historiens et historiennes.
Durée 1h30
Projection suivie d’une rencontre avec les réalisatrices
Au fil d’un road-trip aux États-Unis, où "Le deuxième sexe" trouva sa genèse, un regard inédit sur l’ouvrage pionnier de Simone de Beauvoir, nourri par les analyses de théoriciennes féministes qui en mesurent la portée et les limites.
Durée 1h
Philippe Besson
Dans ce puissant réquisitoire contre la violence ordinaire, la bêtise et l’intolérance, Philippe Besson analyse les mécanismes insidieux du harcèlement, tout en interrogeant les failles de l’institution scolaire et l’impuissance des adultes face à l’un des pires fléaux de notre époque.
Durée 1h10
Pour le festival Woke au Théâtre 14, Hen, personnage libre créé en 2019 propose un cabaret ultra genré, conservateur et insolent accompagné de ses deux musiciens et des nouvelles chansons.
Hen* (que l’on peut prononcer Heune) est un pronom suédois entré dans le dictionnaire en 2015 permettant de désigner indifféremment un homme ou une femme. Il est notamment utilisé dans des manuels scolaires expérimentant une pédagogie moins discriminante.
Hen est un personnage plein de vie, exubérant, diva enragée et virile à talons qui s’exprime en chantant l’amour, l’espoir, les corps, la sexualité avec liberté. C’est avec humour et insolence et au travers de ses chansons, de ses identités multiples et surtout à travers son parcours intime qu'on l’on rencontre cette créature chimérique dans son cabaret déjanté.
Ce projet fait écho sans doute à une communauté discriminée et à des combats anciens, malheureusement toujours à réinvestir politiquement et artistiquement. A l’heure d’une recherche d’identité ou d’une volonté de tout définir, Hen est peut-être un personnage hors-norme mais qui ne cherche pas justement à être défini, normé. Il est comme cela, multiple, transformable.
Régie son Émilie Tramier
Partenaires La Cour des Trois Coquins - scène vivante de Clermont-Ferrand, Le Mouffetard - Théâtre des arts de la marionnette à Paris, Le Carreau du Temple à Paris - Accueil studio
Ce spectacle associe le jardinage, la culture des plantes, la terre à des histoires de migrations. Il contemple les efforts, la douleur et l'adaptation nécessaires pour être « transplanté » au cours du processus de migration, en particulier lorsque ce mouvement a été involontaire.
Musiques traditionnelles syriennes, corses, sardes, chypriottes, juives
Recherche Teodora Barać
Ragapop est un groupe d'origine ukrainienne, fruit d’une collaboration des membres de Dakh Daughters, Ruslana Khazipova et Anna Nikitina, avec le producteur Anton Ocheretyanyy. L'esthétique du groupe est un mélange de performance et de musique, influencé par le post-punk et l'électronique lo-fi.
Après la sortie de leur premier EP, Siasya, hommage au célèbre poète et militant ukrainien du 19ème siècle Ivan Franko, le groupe est devenu populaire pour ses performances live sauvages, tournant dans les endroits les plus inattendus de la région de Donbass en Ukraine et apportant une expérience cinématographique et une énergie rave dans des villes comme Mariupol et Kramatorsk. Le groupe tire l’essentiel de son énergie de la culture ukrainienne, de son mysticisme et de son érotisme, quelle que soit la langue utilisée. Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le groupe joue des concerts et dans des festivals dans toute l'Europe, pour sensibiliser sur la situation de leur nation, porter un message et soutenir la protection des valeurs du monde libre.
Conception Monsieur K
Parce que la Fête, que propose ce genre artistique, se doit de se renouveler pour ne pas perdre son piment, par ce qu'il aime remettre l'ouvrage sur le métier pour mieux le questionner voir le détourner, Monsieur K., fort de son expérience chez Madame Arthur imagine une nouvelle célébration, une autre façon de faire Cabaret, un nouveau jeu où la poésie et le rire se tiennent en joue et se jouent de nous.
INFOS PRATIQUES
Bus 58, 59 et 95 – T3 Didot
Places de parking et Vélib face au théâtre